Histoire – Patrimoine
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La Commune
Le Blason
L’école
La Commune
Peu de signes d’une présence humaine avant la fin du Moyen-âge
Une stèle de l’âge de fer découvert à Poul-Ran et une motte à Kerhamon.
Des débris de tuiles indiquent la présence de deux villas gallo-romaines. En savoir plus…
D’où vient le nom de « Pencran » ?
L’étymologie la plus communément admise du nom « Pencran » serait le breton « Penn-ar-C’hrann », terminologie qui se retrouve, de nos jours sur les panneaux de signalisation routière. En breton, « Penn » signifie « tête » ou « bout » et « krann » bois ou défrichement. « Chef (tête) du bois » serait donc la traduction littérale de Pencran. C’est d’ailleurs le nom du manoir localisé derrière l’église et dont les archives mentionnent l’existence dès 1398, lorsqu’un membre de la famille propriétaire du lieu fut nommé abbé de Daoulas. En savoir plus…
La première mention de Pencran date du XIVe siècle
La première mention écrite connue de Pencran date de 1363 : on signale une « Capella Beatae Mariae de Pentran »: une chapelle de Pencran, dédiée à Marie (elle deviendra Notre Dame) est promue alors trève de Ploudiry, la paroisse-mère. En savoir plus…
Du Moyen-âge à la Révolution
Du XIVe au XVIIIe siècle, l’activité constructive est assez importante à Pencran.
Les constructions civiles concernent les deux manoirs, celui de Kermadec et celui de Chef du Bois.
Au XIVe siècle apparaissent les éléments formantl’enclos paroissial : L’église Notre Dame (qui succède à la chapelle Sainte Marie) dont le clocher est édifié dès le XIVe siècle. La cloche, prénommée Maria date de 1365. Elle est toujours présente. C’est la plus ancienne cloche du Finistère.
Le premier calvaire, au nord, est de la première moitié du XVIe siècle. L’ossuaire date de la fin du siècle.
La carte de Cassini, élaborée vers 1750, nous montre que les habitants sont dispersés dans des hameaux et qu’il existe deux routes empierrées (les anciennes voies romaines) et deux chemins dont l’un rejoint les deux routes (l’actuelle rue principale de Pencran, la VC1) et l’autre conduit au château de Chef du Bois. En savoir plus…
A la Révolution, Pencran devient une commune.
En 1789, Pencran, encore trève de Ploudiry, rédige pourtant un cahier de doléances autonome.
Ce n’est qu’en 1790, au moment de la réorganisation administrative de la France, que la situation juridique de Pencran évolue. Toutefois, si, à l’instar de beaucoup d’églises tréviales, Pencran est devenue une commune indépendante, elle dépend toujours, au niveau religieux, de Ploudiry.
Ce n’est qu’en 1819, sous la Restauration, que Pencran obtient de devenir une paroisse à part entière.
La commune compte alors environ 500 habitants. En savoir plus…
Pencran au XIXe siècle
• L’évolution de la population de Pencran.
La population de Pencran est stable au XIXe siècle, autour de 500 habitants. Toutefois, la commune connait une apogée dans les années
• La société linière et les « Ecossais ».
La société linière est créée en 1845. Cette activité attire une main-d’oeuvre étrangère : une communauté écossais s’installe dans le quartier du Voas Glaz (« rue des Ecossais »). En savoir plus…
• L’agriculture est au centre des préoccupations du Conseil municipal.
L’agriculture est la principale activité économique de la commune. Les délibérations du Conseil municipal évoquent divers problèmes : surpeuplement rural, foires, pollution. Ces problèmes intéressent d’autant plus le châtelain-maire qu’il est propriétaire d’une partie des fermes de la commune. En savoir plus…
• Le châtelain de Chef-du-Bois est le maire de la commune.
Au XIXe siècle, le maire est le châtelain de Chef-du-Bois. Charles de Lesguern est élu de 1870 à 1907 et cède lefauteuil à son fils, Armand, élu à l’unanimité. Les intérêts communaux et privés du châtelain-maire semblent souvent se mélanger. En savoir plus…
• L’école de Pencran
De 1852 à 1880, l’école des garçons est installée dans l’ossuaire. Dès 1870, des parents demandent « la construction d’une nouvelle maison d’école » qui ne verra le jour qu’en 1880. Les lois Jules Ferry ne seront pas totalement appliquée à Pencran : le Conseil municipal maintient 2 heures d’instruction religieuse par semaine. En savoir plus…
• La voirie
La voirie de Pencran est dans un état déplorable pendant le XIXe siècle. Le maire estime qu’il a « bien du mal à assurer leur entretiens [des chemins] étant donné les ressources extrêmement bornées de la commune ». En savoir plus…
• Les autres délibérations intéressantes du Conseil municipal
Entre autres, la création d’un poste de secrétaire de mairie en 1873 ou l’arrivée du téléphone en 1911. En savoir plus…
• L’église
Le cas de l’église de Pencran est particulier, puisque, fait rare en France, elle est la propriété de la famille possédant le château de Chef-du-Bois. Et le châtelain-maire met à contribution le Conseil municipal pour la location d’une salle de classe dans l’ossuaire ou pour la réparation de la toiture de l’église. En savoir plus…
Pencran au XXe siècle
• L’évolution de la population
Après une hausse de sa population dans l’entre-deux-guerres, Pencran cède un quartier à Landerneau en 1945 (celui de la Garenne en bord d’Elorn). En 1962, Pencran compte donc, toujours, 500 habitants. La courbe augmente progressivement pendant les années 1960 et 1970 avec l’arrivée des lotissements de Kermaria, Kerloïs et Keranna. La progression est de plus en plus forte depuis les années 1980 avec la création de nombreux lotissments et l’installation d’une population jeune qui dynamise la commune. En savoir plus…
• Une commune qui reste agricole
L’agriculture reste l’activité principale de la commune jusqu’au dernier quart du siècle. En 1929, 50 exploitations sont dénombrées dans lesquelles travaillent plus de 200 personnes. A la fin des années 1980, on dénombre encore une trentaine d’exploitations. Mais le chiffre baisse vite (13 en 1994). La culture de la pomme de terre, de l’orge, de l’avoine laisse de plus en plus sa place à celle du maïs. Si le cheptel bovin est plutôt stable (quota laitier oblige), la production de porcs explose (3700 en 1970 et près de 6000 en 1988). En savoir plus…
• Les autres activités économiques sont en nette progression
L’entreprise Rolland s’installe en 1955 dans un bourg champêtre occupée, à l’époque par plusieurs fermes. Cette entreprise va prospérer et devenir un des fleurons de l’économie locale. D’autres sociétés lui emboitent le pas : Jaffredou, le groupe Emily (qui devient la SOFIMAT dans les années 1980), l’UCLAB (Union des coopératives laitières de Bretagne), puis Rungoat, Peugeot et bien d’autres encore. Pencran devient un pôle d’emplois non négligeable du pays de Landerneau. En savoir plus…
• Les équipements communaux
La vie de la commune est encore étroitement liée à celle du château de Chef du bois jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Toutefois en 1925, monsieur Tanguy Le Gentil de Rosmorduc a racheté le château de Chef du bois ainsi que l’enclos paroissial. Son fils cèdera l’église à la municipalité mais gardera l’ossuaire et le jardin du prsbytère.
La commune est électrifiée dans les années 1950, mais c’est surtout à parti des années 1970 que la modernisation est spectaculaire : salle polyvalente, mairie, école sont construits ou agrandis. La voirie est rénovée. Des associations voient le jour (USP, sentiers de Pencran, …) En savoir plus…
Le Blason



« D’or à trois anneaux d’azur posés deux et un, au lion morné placé en abîme, accompagné d’une moucheture d’hermine, le tout de sable ».
Description : L’hermine nous site en Bretagne, le lion dans le Léon et les anneaux représentaient le blason de la famille Saladin donc le fils Olivier, personnage célèbre né à Pencran, fût évèque de Nantes en 1340.
L’école
Historique de l’école de Pencran d’après les recherches de Madame Lucienne MEAR aux Archives départementales de Quimper et la lecture des registres de délibérations conservés à la mairie de Pencran.
Le texte ci-dessous relate la période allant de 1843 à 1943.
I. La première école
L’école constitue l’un des principaux dossiers évoqués dans les délibérations du Conseil Municipal. C’est ainsi qu’on apprend que la première école de garçons est installée dans l’ossuaire. Le bulletin municipal de décembre 1994 précisait les dates : de 1852 à 1880. Il se trouve que j’ai découvert une délibération de 1843 (14 mai) aux Archives de Quimper, mentionnant à Pencran, un bâtiment servant d’école, mais sans aucune indication du lieu. On y apprend tout de même que la fabrique perçoit un loyer de 20 francs. Sachant que la fabrique est constituée par les fabriciens, encore appelés marguilliers, c’est-à-dire l’ensemble des clercs et des laïcs chargés de l’administration des fonds et revenus affectés à la construction, à l’entretien de l’église, on peut penser que l’ossuaire sert déjà d’école en 1843 et peut-être avant. En effet, en
Voici la reproduction du compte-rendu de la délibération de mai 1843 :
« Monsieur le Maire fait connaître au Conseil, le grand besoin d’avoir un plancher ou plafond en planches au séjour de l’école de la commune, observe que ce lieu est tout à fait glacial et ne peut manquer d’être insalubre vu que les élèves qui viennent de loin arrivent souvent tout en sueur et sont transis de froid par la suite, ce qui leur occasionne de fréquentes indispositions. Le Conseil reconnaît ce besoin et déclare que, comme la commune ne possède aucune ressource et que, d’après les conditions faites avec la fabrique, cette dernière, vu que le prix du loyer qu’elle reçoit est si peu élevé, ne s’est pas engagée à faire ce plancher. D’un autre côté, le bail est de 18 ans et la fabrique propose de traiter pour un plus grand nombre d’années aux mêmes conditions. De plus, cette dépense ne peut monter à plus de 115 ou 120 francs en faisant un plancher de 3 cm et 5 mm d’épaisseur ce qui sera assez fort et moins coûteux. Une demande de secours sera faite à l’autorité supérieure. »
L’école comptabilise alors une trentaine d’élèves (garçons car les filles ne sont pas encore scolarisées).
À noter qu’à l’époque, les réunions du Conseil Municipal sont peu nombreuses. Aussi passe-t-on rapidement au 31 janvier 1849, en ce qui concerne l’école.
Dans une lettre que le Maire adresse au Préfet, on apprend que l’instituteur doit quitter Pencran car « le nombre de mètre cubes d’air est insuffisant dans l’école » (citation du Maire). Celui-ci manifeste son mécontentement en précisant qu’il ne comprend pas l’acharnement que l’on met à désorganiser l’école de Pencran, car c’est la troisième fois qu’on retire l’instituteur pour ne le remplacer que plus d’un an après. » Il est d’autant plus surpris que les deux tiers des écoles qu’il connaît n’ont pas le volume d’air suffisant. « De plus, c’est au moment où le Conseil Municipal a voté la construction d’une maison d’école sur un terrain que lui-même (le Comte De LESGUERN) donne pour rien et que les cultivateurs de la commune se sont engagés à faire gratuitement les travaux nécessaires à cette construction, qu’on vient priver les enfants d’instruction. »
Le Maire signale que « l’école a fonctionné dans cette salle pendant plusieurs années et qu’il n‘y a jamais eu d’épidémie. On pourrait donc la laisser ouverte et accorder un instituteur pendant 2 ou 3 ans, époque où sera construite « la maison d’école » si l’Etat et le Département apportent leur secours. »
L’école ne compte plus alors que 11 élèves car beaucoup d’enfants sont scolarisés chez les Frères de Landerneau.
• En 1862, malgré la vétusté du local et l’insalubrité, l’effectif augmente. On totalise 43 élèves (garçons).
• En 1875, le Maire se plaint à l’Inspecteur d’Académie de la mesure qui a été prise à la suite de la démission de l’instituteur, Monsieur LE MOAL. L’Inspecteur souligne que la classe est réellement dans un état pitoyable. C’est une pièce délabrée. En outre, l’instituteur habite à Landerneau, ce qui lui impose un trajet quotidien de 8 km. Il ajoute : « Je suis tout exposé à vous envoyer un instituteur pour remplacer le sieur LE MOAL mais je vous prie de vouloir bien, à présent et en attendant une construction nouvelle, faire tout ce qui dépend de vous pour améliorer la situation. Je vous ferai observer d’ailleurs que, grâce à l’état de choses actuel, l’entretien de l’école de Pencran constitue une charge très lourde pour le département. En effet, le produit de la rétribution scolaire est insignifiant et le département s’est encore vu, cette année, dans l’obligation de verser dans la caisse municipale une subvention de 563 francs et l’école n’est actuellement fréquentée que par 15 élèves.
• En 1876, l’autorité administrative ferme l’école tant celle-ci présente d’inconvénients au point de vue de la convenance et de l’hygiène.
II. La nouvelle école de garçons
La création d’une véritable « maison d’école » devient nécessaire. Déjà les parents la réclamaient en 1870. En 1876, la Municipalité envisage un emprunt.
Voici une copie de la lettre adressée au Ministre de l’Institution Publique par le Préfet :
« Le devis des travaux à exécuter s’élève à 8 356 francs y compris la valeur du terrain dont Monsieur le Maire de PENCRAN (le Comte De LESGUERN) veut bien faire l’abandon gratuit à la commune. Pour couvrir la dépense, le Conseil municipal ne peut disposer que d’une somme de 1 876 francs « survenant » au remboursement de la taxe des mobilisés et d’une autre somme de 750 francs représentant la valeur des charrois et matériaux Si l’on y ajoute une subvention de 1 730 francs sur les fonds du département on obtient un total de ressources de 4 356 francs. Il existe un déficit de 4 000 francs.
La commune ose espérer, Monsieur le Ministre, que prenant en considération les sacrifices qu’elle s’impose, vous voudrez bien accorder, sur les fonds de votre Ministère, un secours qui leur permettra de combler ce déficit. »
Le projet est soumis, en 1877, à l’approbation de l’administration. Celle-ci reconnaît qu’il répond bien aux exigences de la population et des règlementations. Cependant on note une observation de l’architecte. La pièce du rez-de-chaussée désignée, sur le plan, sous le titre de cuisine de l’instituteur (bureau actuel de la Directrice), pourrait plutôt servir de « cabinet d’un secrétariat de la mairie. » C’est en effet, ce qui sera réalisé. La « maison d’école » hébergera la mairie et la classe au rez-de-chaussée, le logement de l’instituteur à l’étage. La construction sera inaugurée en 1880. On compte alors 32 élèves. Certains parents réclament maintenant une école de filles.
III. La scolarisation des filles
Elle pose de sérieux problèmes, à cette époque. Voici les inconvénients énoncés :
• « dans les lieux où il existera des écoles communales distinctes pour les enfants des deux sexes, il ne sera permis à aucun instituteur d’admettre des filles et à aucune institutrice d’admettre des garçons. »
• « un grand nombre de communes n’ont pas d’école spéciale pour les filles. Dans les localités, les filles restent privées de toute instruction ou sont confrontées sans qu’on prenne toujours les précautions nécessaires, dans la même salle que les garçons, ce qui présente, sous le rapport de la morale, de graves inconvénients.
• « Les heures de sortie ne seront pas les mêmes pour les filles et les garçons. »
• « A noter que le clergé, dans les campagnes, est en général opposé à la réunion des 2 sexes dans la même école. »
• « les maires ne consentent le plus souvent à ouvrir une école que dans l’espoir de se procurer un instituteur – secrétaire de mairie et ils refusent une institutrice qui ne pourrait pas remplir ces fonctions. » Pour quelles raisons ?? Vers 1850, c’était le conseil municipal qui votait pour choisir une institutrice parmi les candidates qui se présentaient.
• « Des institutrices trop jeunes ne conviendraient pas dans les communes rurales car les écoles sont fréquentées par des jeunes de 15-16 ans. »
• « Les agriculteurs regardent l’instruction pour leurs filles comme une chose superflue. Quant à leurs garçons, ils n’aimeraient pas qu’ils soient confiés à des institutrices. »
Enfin, c’est aussi l’ossuaire qui servira de « maison d’école » (à l’étage) pour les filles, sans doute à partir de 1883. Au rez-dechaussée, on y trouvera un bureau de tabac.
En 1887, le Préfet intervient auprès de l’Inspecteur d’Académie :
« Le Conseil Municipal de PENCRAN s’obstinant à ne pas vouloir voter la construction immédiate d’une école de filles, en remplacement de celle qui existe actuellement et qui est située dans le cimetière communal (ossuaire), je suis résolu à appliquer à cette commune, les mesures de rigueur édictées par le décret du 7 avril 1887.
J’ai en conséquence, l’honneur de vous prier d’inviter Monsieur l’Inspecteur Primaire de la circonscription à se rendre au bourg de PENCRAN pour faire le choix d’un emplacement pour l’école à construire d’office. »
Compte tenu de la teneur de cette lettre, un vote a lieu pour la construction de l’école. Le projet voit le jour en 1887 et c’est aux alentours de 1900 que le bâtiment (donnant sur la cour, côté route) est terminé. Plus tard, les parents réclament un préau pour les filles (il existe toujours). Il en aura fallu du temps pour le construire ! Plusieurs devis ont été réalisés (400 francs en 1906, 371 francs en 1909, 685 francs en 1911).
Par contre, celui des garçons a été construit en 1891, sans autorisation de l’administration alors que la commune ne possédait pas les ressources nécessaires pour subvenir aux dépenses. On ne connaît pas les conséquences. Toujours est-il que le préau a été maintenu ! Il était rattaché à l’école des garçons, c’est-à-dire au pignon du bâtiment (classe-bureau de la Directrice –BCD).
En 1910, l’école des filles compte 25 élèves, pour une population de 507 habitants.
Quant à l’ossuaire, il servira plus tard de logement (une famille nombreuse à l’étage).
Actuellement (2011) il appartient à la famille « De ROSMORDUC » et lui sert de caveau.
Connaissant le bourg de Pencran depuis très longtemps, je peux affirmer que la parcelle n° 159 séparant les deux écoles n’était pas si étendue (le plan n’est pas représenté à l’échelle). Ce terrain a une histoire. En 1917, le Préfet avait demandé à la Municipalité de mettre entre les mains de l’instituteur un terrain pour planter des pommiers afin de donner des pommes aux écoliers. Le Conseil voulait bien fournir les engrais si le Préfet admettait la demande ci-dessous :
– Le fonds commun des amendes de police correctionnelle, à savoir 100 F et 400 F pour les chemins vicinaux en très mauvais état. Demande accordée.
Au fil du temps, ce terrain devient potager de l’instituteur. Il est séparé de l’école des filles par un talus et à l’arrière, s’étend une grande prairie bordée par la forêt.
Seule, l’école des filles possède une cour fermée donnant sur le chemin vicinal et entourée d’arbres et de parterres fleuris. Elle possède aussi des « cabinets » appelés « WC » ou « toilettes » aujourd’hui.
Les garçons n’ont pas de cour. Ils jouent sur la place plantée de chênes, celle que vous connaissez, dons pas de cours fermée. Quant aux cabinets, les garçons doivent utiliser les « urinoirs » publics désignés aussi, à l’époque sous le terme « pissotières ». Celles-ci se trouvaient derrière le préau de l’école des garçons.
IV. Quelques délibérations importantes
6 décembre 1922
Le Maire prie le Conseil Municipal de voter selon le désir de Monsieur Le Sous-préfet, une indemnité de logement à l’instituteur et l’institutrice au cas où le logement ne serait pas suffisant pour loger leur famille. Vote à l’unanimité : 300 F. Le Maire demande au Conseil de désigner une dame pour visiter les femmes allaitant leurs enfants et bénéficiant de la prime d’allaitement ; le Conseil désigne comme « dame visiteuse », Madame JONCOURT, institutrice, qui accepte le mandat.
6 décembre 1931
Les personnes aux ressources insuffisantes demandent que les fournitures scolaires de leurs enfants soient payées par la commune. A chaque réunion du Conseil municipal, on étudie la situation des indigents, c’est-à-dire de ces parents.
mai 1933
M. CONGARD, instituteur et Mme MARCHADOUR, institutrice, demandent l’ouverture de deux crédits :
• l’un pour l’organisation d’une promenade scolaire,
• le second pour l’achat de quelques livres de bibliothèque.
Le Conseil rejette la demande, considérant que le budget ne permet pas de faire de dépenses inutiles ! Que les contribuables sont déjà assez « grevés », « qu’il n’est pas le moment de voter des centimes spéciaux. Il sera fait dans les maisons d’école, les réparations jugées nécessaires. »
Qu’on manque de finances, on peut le comprendre et qu’on soit obligé de prendre en compte des priorités, d’accord. Par contre, considérer les livres de bibliothèque comme une dépense inutile, vous me permettrez, j’espère, d’être un peu « choquée » par l’adjectif utilisé. Il est vrai qu’il s’agissait d’une autre époque.
25 février 1934
Des parents voulant placer leurs enfants dans une école primaire supérieure demandent le droit d’obtenir une aide.
8 septembre 1935
Un parent demande un secours pour que son enfant poursuive ses études dans une école primaire supérieure. Il l’obtient car le Conseil considère que « le fils est d’un esprit développé » !
De même, le Conseil donne un avis favorable à la demande d’un autre parent pour que son fils puisse fréquenter l’école des Arts et Métiers.
Dans la séance du 16 mai 1935, le Conseil Général a émis un vœu favorable à l’enseignement de la langue bretonne dans les écoles de Bretagne. Il propose au Conseil municipal de donner son avis. Le Conseil considérant qu’il est très utile surtout en BasseBretagne de connaître le breton donne un avis favorable pour l’enseignement de cette langue.
V. La gémination des deux écoles
En août 1943, Mme GUEVEL, directrice de l’école des filles demande de géminer les écoles, c’est-à-dire qu’on aurait :
• Une classe comprenant des filles et des garçons de 5 à 9 ans sous la direction et l’enseignement, soit de l’instituteur, soit de l’institutrice.
• Une clase comprenant des filles et des garçons de 9 à 14 ans dirigée soit par l’instituteur, soit par l’institutrice. Mme GUEVEL affirme que toute garanties matérielles et morales seront prises à l’égard des enfants.
• Pendant les heures de classe, garçons et filles seront nettement séparés, les garçons occupant les premiers bancs, les filles, les derniers.
• Pendant les récréations, aucun contact ne sera autorisé : les filles se retrouveront en récréation dans la cour de l’école des filles, les garçons sur la place du bourg comme par le passé.
• A noter que les enfants n’auront à aucun moment à faire usage des mêmes privés.
• Pendant les heures de classe, il ne sera jamais autorisé aucune sortie simultanée d’une fille et d’un garçon.
• Les enseignants des deux classes prendront l’engagement d’une surveillance constante et vigilante et sont bien persuadés qu’ils pourront assurer une meilleure éducation.
Le Conseil, à l’unanimité, considère que si ces propositions et règlements sont bien observés, il ne voit aucun inconvénient à la gémination des écoles et est persuadé que la préparation des élèves pourrait être active ». A cet effet, il donne avis favorable à la proposition de Madame GUEVEL, mais se réserve le droit (s’il y avait des plaintes de parents ou d’élèves) de demander la suppression de la gémination et de revenir à la situation de séparation filles, garçons, donc une école de filles et une école de garçons.
Compte tenu de la longueur de l’historique de l’école nous nous arrêtons là pour cette première partie. La suite paraîtra dans un prochain bulletin « Pencran infos ».
Lucienne MEAR – Institutrice puis Directrice de l’école de Pencran, à la retraite.